Ciné-débat. Le jeune Marx de Raoul Peck

Vous êtes invité-e-s à venir assister à la projection du film Le jeune Marx, réalisé par Raoul Peck. Émilie Bernier, professeure à temps partiel à l'École d'études politiques, fera un commentaire pour lancer la discussion. Animation: Jean-Pierre Couture.

Gratuit.

Quand: mercredi 7 novembre à 17h30
Lieu : CRX C307 (Université d'Ottawa)


Séminaire ouvert. Que faire de l’analyse des réseaux sociaux ?

Université d'Ottawa, Faculté des sciences sociales


La modernité en revues. Pleins feux sur un siècle de revues québécoises

APPEL À COMMUNICATIONS
La modernité en revues. Pleins feux sur un siècle de revues québécoises
29-30-31 mai
Université d’Ottawa

Les revues constituent un moyen privilégié pour étudier les représentations que dresse une société d’elle-même. Ainsi, au Québec, avec le début de la querelle entre les régionalistes et les exotiques, opposant initialement L’Action française (1917) au Nigog (1918), un siècle de modernité s’ouvre pour les revues intellectuelles québécoises. Elles tournent alors la page sur l’âge prémoderne, revendiquent l’autonomie intellectuelle et se différencient, selon les registres et les spécialités, entre revues d’idées, artistique et savante (Fortin, 2006).
            Des études fouillées ont déjà enrichi notre connaissance de certaines revues-phares, de leurs réseaux et de leurs idéologies. Le colloque « La modernité en revues » veut pousser plus loin ces explorations en invitant les chercheur·e·s en littérature, humanités et sciences sociales à venir présenter leurs travaux touchant au vaste corpus des revues québécoises des cent dernières années. Nous cherchons à comprendre le rôle primordial des périodiques et de la presse dans la structuration générale de la vie intellectuelle québécoise (Lamonde, Bergeron, Lacroix et Livernois, 2017 ; Cambron, Côté et Gagnon, 2018).
En souhaitant faire pleins feux sur ce riche ensemble, le comité scientifique sollicite des communications et des propositions de panels qui recouvriront l’un ou l’autre des thèmes suivants :
La singularité du projet d’une revue : que ce soit sur le plan politique, esthétique, voire aussi scientifique, les revues souhaitent fonder, occuper et disputer un espace énonciatif au sein d’un ensemble de discours. L’aspect matériel des revues fait également partie de cette signature (typographie, format, rapport texte-image). Bien que plusieurs revues aient reçu une grande part d’attention dans les dernières décennies, le colloque souhaite aussi faire état du projet de revues qui méritent d’être redécouvertes en raison de leur influence, de leur singularité ou de leur place dans la généalogie des discours ultérieurs.
Collaborateurs et collaboratrices : si la scène des revues est investie par des dizaines de milliers d’auteur·e·s, seule une minorité collabore régulièrement à une même publication tandis qu’une petite frange de ce nombre collabore régulièrement à plusieurs revues. Le colloque est à la recherche de communications souhaitant relater la contribution spécifique d’auteur·e·s s’étant fortement investi·e·s dans une revue ou dans un ensemble de revues qui se sont succédé ou qui ont coexisté dans le temps.
Polémiques : la rivalité esthétique et politique entre les revues se cristallise à travers des épisodes polémiques qui ont marqué l’histoire des revues québécoises. Conceptions opposées de la littérature, disputes quant à la bonne définition de la conjoncture politique ou à l’adhésion à l’une ou l’autre forme de nationalisme, de marxisme, de féminisme et d’autres déclinaisons du criticisme, les revues sont des lieux de redéfinition des lignes de front. Ce colloque est une occasion de revisiter des duels marquants entre revues ou groupes de revues dont les collisions ont contribué au développement de la pensée au Québec.
Registres, différenciations, spécialisations : si la fondation de L’Action française (1917) devenue L’Action nationale (1933) correspond à la modernité des revues intellectuelles québécoises, la différenciation subséquente entre les revues d’idées et les revues artistiques s’additionne à la spécialisation disciplinaire impulsée par le nombre de revues savantes fondées après la Deuxième Guerre mondiale, de manière particulièrement soutenue de 1960 à nos jours. Bien que plusieurs titres déjouent la clarté de ces catégories en raison de leur hybridité, le colloque sollicite des communications qui s’intéressent à la question du rapport entre revues et savoir, à l’aune du déplacement de la pratique savante légitime des anciennes revues intellectuelles généralistes vers les revues savantes spécialisées.
Approches méso- ou macrologiques : le vaste corpus des centaines de revues parues dans le dernier siècle fournit l’occasion de mettre au travail des approches méthodologiques qui peuvent brosser, par exemple, le portrait intellectuel d’une décennie ; fournir la cartographie réseautique des auteur·e·s qui animent les collectifs de revues à une période donnée ; faire l’étude de la légitimation par les citations en tant que symptômes des conventions en usage dans les revues et dans leur participation à la circulation internationale des idées. Ces perspectives d’ensemble pourraient aussi interroger, à l’occasion de ce colloque, les limites du champ des revues intellectuelles par son interaction avec la presse, le magazine, le zine et le numérique et, de manière plus globale encore, à l’égard de son autonomie relative envers le politique.
*
En suivant la voie tracée par l’état de la recherche et en résonance avec les colloques « Relire les revues québécoises » (UQAM, 2015) et « Mises en récit et mises en commun » (UdeM, 2016), le colloque « La modernité en revues » a pour ambition de dresser un certain état des lieux tout en proposant de nouvelles pistes d’interprétation.
Les propositions de communication attendues incluront titre, résumé de 200 mots et courte notice biobibliographique de l’auteur·e. Les propositions de panel incluront titre, problématique de 200 mots, résumé des communications de 100 mots et notices bibliographiques des proposant·e·s.
Ces propositions doivent être acheminées, le 7 décembre 2018 au plus tard, à l’adresse courriel :
colloquerevues2019@gmail.com
Les décisions du comité scientifique quant aux propositions retenues seront communiquées aux auteur·e·s le 17 décembre. Un programme préliminaire sera émis en février 2019 et le programme final sera diffusé en avril 2019.
Le campus de l’Université d’Ottawa est situé au 550 Cumberland, Ottawa (Ontario).
*
Comité scientifique : Marie-Andrée Bergeron, Anne Caumartin, Jean-Pierre Couture, Simon Dulmage, Michel Lacroix, Vincent Larivière, Karim Larose, Rachel Nadon, Chloé Savoie-Bernard, Jean-Philippe Warren
Comité organisateur : Jean-Pierre Couture, Simon Dulmage et Alexis Ross

url de référence

https://bit.ly/2PoSw8p

adresse

Université d'Ottawa, Ottawa, Canada
https://calenda.org/415820

Clôture de l’appel à contribution : 20 octobre 2017

Supports, circulation et disciplinarisation des discours de savoir en humanités

De l’encyclopédie au carnet de recherche

Université de Liège, 25 janvier 2018

Organisation

Organisée dans le cadre des activités du projet ARC-GENACH, « Genèse et actualités des Humanités critiques. France-Allemagne (1945-1980) »

Argumentaire

Depuis plusieurs années, les institutions de recherche développent toute une gamme de stratégies de « mise en visibilité » des travaux de leurs chercheurs (via des capsules vidéo, des entretiens dans des magazines institutionnels, etc.). Ceux-ci sont par ailleurs encouragés, d’une part à publier dans des revues de prestige hyper-spécialisées (en anglais, à haut facteur d’impact, classées « A ») pour favoriser la reconnaissance de leur travail par les grilles d’évaluation de la recherche (dont les méthodes sont critiquables et critiquées), d’autre part à multiplier les ouvertures vers la sphère dite « profane », ou à franchir les frontières disciplinaires traditionnelles, notamment via des interventions dans les médias ou des carnets de recherche qui s’autorisent des prises sur l’actualité.
Ces quelques exemples de logiques relativement récentes gagnent à être interrogés dans un cadre plus large, qui prenne en considération la variété des supports et des dispositifs par lesquels les discours de savoir sont mis en circulation. Le cas des humanités (lettres, philosophie, sciences humaines) est à cet égard particulièrement intéressant à observer : ces disciplines, qui ont connu très tôt des formes d’institutionnalisation associées à des supports particuliers (pensons aux grammaires et aux dictionnaires), sont aujourd’hui tiraillées entre, d’une part l’exigence de se conformer à des standards de scientificité imposés par les sciences dites « dures » et l’usage abusif d’indicateurs pauvres tels l’indice « h », d’autre part l’exigence de justifier leur « valeur sociale » en portant leur discours sur « l’actualité ».
Parmi les supports de la circulation des savoirs, le cas des « revues savantes » apparait sans doute comme prototypique de ces différentes tensions. L’étude des revues est en plein essor, depuis une trentaine d’années, suscitant de plus en plus d’articles savants, de monographies et de thèses, ainsi que des numéros de revues. Cela dit, ces travaux se sont essentiellement concentrés sur les revues intellectuelles et littéraires, laissant en grande partie dans l’ombre le lieu même d’où sont conçues et publiées ces études : la sphère universitaire et ses instances éditoriales, dont les revues savantes. Accompagnant les transformations de la vie universitaire, de leurs premières esquisses au xviie siècle jusqu’à leur actuelle centralité dans la trajectoire des chercheurs, les revues savantes ne se sont pas développées en vase clos. Entre celles-ci et les revues intellectuelles, littéraires, voire artistiques, les échanges, conflits et jeux de distinction sont nombreux et souvent cruciaux, touchant selon les cas collaborateurs, discours, genres textuels, types d’illustrations, travail de mise en page ou circuits de diffusion.
Le cas des revues permet ainsi d’identifier une grille de questionnement qu’on peut appliquer plus largement à d’autres supports, voire à tous les dispositifs dans lesquels s’inscrit le discours de savoir, y compris dans ses formes orales (séminaire, colloque, conférence, entretien, etc.).
Embrassant a priori ce très large spectre, le questionnement pourra privilégier telle entrée d’analyse particulière :
  • trajectoires d’auteurs : comment un même acteur du champ de production intellectuelle circule d’un support à l’autre, selon quels rythmes, quelles séquences et avec quels effets sur sa trajectoire personnelle ? Pensons aux exemples d’un Roland Barthes collaborant aux Lettres nouvellesArguments, Poétique, Communications et Tel Quel,d’un Michel Van Schendel publiant dans Liberté, Socialisme, Recherches sociographiques, Voix et images et quelques autres revues.
  • usages des citations : comment un auteur circule en fonction de la distribution de ses citations (formats, disciplines, langues, pays) et comment s’y opère les déplacements du transfert disciplinaire (un philosophe lu en littérature ; un sociologue, en arts visuels, etc.) ? Cette topologie peut être facilitée par les banques de données des humanités numériques qui permettent aussi de documenter la circulation différenciée, voire antinomique, de l’intellectuel médiatique et du chercheur à grand rayonnement.
  • migrations de topiques : comment une même problématique de recherche, ou un même noyau d’idéologèmes, ou encore un même champ terminologique migre à travers différents supports ? L’exemple classique à cet égard pourrait être celui de la topique de « l’aliénation », véritable mot de passe de la culture savante des années 1960.
  • différenciations et reproductions de formats : en quoi le post d’un carnet de recherche se distingue de l’article en revue, et en quoi ce dernier reproduit éventuellement des marques de la conférence orale ? Ce jeu de différenciation et de reproduction des formats peut concerner les supports matériels, le paratexte éditorial ou les propriétés rhétoriques et linguistiques des discours (énonciation, lexique, syntaxe). Par ailleurs, cette différenciation fournit paradoxalement, à son tour, l’occasion aux critical reviews telles London Review of Books, Times Literary Supplement ou New York Review of Books de (ré)articuler études savantes, textes de création et prises de position politiques et documenter ainsi le renouvellement de leurs résonances mutuelles.
Quelle que soit l’entrée privilégiée, la question des supports et de la circulation des discours de savoir en humanités se déploie en plusieurs axes de problématisation transversaux :
1)    Usages et effets socio-institutionnels : les supports servent à bien d’autres choses qu’à simplement « communiquer » des contenus. Leurs propriétés internes se prêtent à différents usages sociaux et produisent des effets dont la portée est souvent institutionnelle. Ainsi, nombre de revues savantes sont de puissants facteurs de disciplinarisation des savoirs ; d’autres (ou les mêmes) sont devenues des instruments économiques, contrôlés par l’oligopole des compagnies régissant leur diffusion (Elsevier, Wiley etc.), en même temps que de purs instruments comptables d’évaluation de la carrière d’un chercheur ; d’autres supports encore s’inscrivent dans démarche de vulgarisation, voire d’appropriation des savoirs savants. Cet axe concerne aussi les effets des supports sur la temporalité et la culture de la vitesse dans laquelle est prise l’activité de production et de consommation des savoirs et contre laquelle s’élève le mouvement du slow professor.
2)    Hybridations entre art et savoir : les supports du discours de savoir sont souvent des lieux de tension entre différents régimes de discursivité, qui se côtoient et dès lors s’influencent nécessairement, en production comme en réception. Que l’on songe aux illustrations à prétention esthétique qui accompagnent certaines publications scientifiques en ligne, aux revues, anciennes ou récentes, qui accueillent autant des textes de création que des textes de recherche, ou encore des présences académiques dans des lieux et sur des supports associés à la sphère artistique (musées, expositions, performances, etc.).
3)    Hybridations entre sphères « savante » et « profane » : c’est l’axe transversal le plus évident, puisqu’il concerne l’effet de frontière, ou à l’inverse de franchissement de frontière, que provoquent certaines propriétés des supports. Loin d’être uniquement inscrits dans la rhétorique des textes, les partages ou les échanges entre le « savant » et le « profane » sont pour une part des constructions dues aux supports. En outre, les circulations des auteurs, des topiques ou des formats peuvent dessiner des parcours de va-et-vient entre une sphère socio-discursive restreinte, et une autre à diffusion large.
4)    Spécificités et transferts culturels : la cartographie des supports et de leurs auteurs plus ou moins collectifs pourrait documenter cette dynamique ou rivalité inter-champs par la reconstitution de l’espace de circulation des auteurs et des modalités d’occupation et de transformation de leur statut sur des scènes parallèles, que ce soit à l’intérieur d’une sphère socio-culturelle donnée (française, québécoise, états-unienne, etc.), d’une aire socioculturelle élargie (la francophonie, la sphère universitaire anglo-saxonne) ou entre les cultures.

Modalités de soumission

Les propositions de communication (titre, texte de max. 1500 caractères espaces compris) sont à envoyer aux organisateurs, aux deux adresses suivantes :
  • Jean-Pierre Couture : couture.jeanpierre@gmail.com
  • François Provenzano : Francois.Provenzano@ulg.ac.be

Clôture de l’appel à contribution : 20 octobre 2017

Sélection des panélistes et définition du programme : 10 novembre 2017
Journée d’étude : 25 janvier 2018

Organisateurs

Jean-Pierre Couture (U. Ottawa), François Provenzano (U. Liège).

Comité scientifique

  • Grégory Cormann,
  • Jean-Pierre Couture,
  • Björn-Olav Dozo,
  • Thomas Franck,
  • Caroline Glorie,
  • Jeremy Hamers,
  • Antoine Janvier,
  • Michel Lacroix,
  • Céline Letawe,
  • Ingrid Mayeur,
  • Mark Potocnik,
  • François Provenzano.

 

Appel à l'aide (MMM). Urbanisation par destruction en cours. En progreso.

Brigil Urbanisation par destruction Brigil Gatineau Brigil Urbanisation par destruction Brigil Gatineau Brigil Urbanisation par destruction Brigil Gatineau Brigil Urbanisation par destruction Brigil Gatineau Brigil Urbanisation par destruction Brigil Gatineau Brigil Urbanisation par destruction Brigil Gatineau Brigil Urbanisation par destruction Brigil Gatineau

Prologue aux nouvelles clameurs

par Robert M. Hébert*



Le 6 et 7 septembre 2013 a eu lieu à l’Institut-Goethe de Montréal un déambulatoire réunissant le théâtre et l’installation vidéo : « Berlin appelle » créé par Daniel Brière et Évelyne de la Chenelière. Avec Catherine de Léan et Marc Fortier au piano sur des textes de Daniel, Évelyne et moi-même. Voici entre autres le Prologue qui fut joué-récité par Catherine de Léan.



« Frère Jacques, frère Jacques, dormez-vous? »

COMPTINE, thème de la marche funèbre de Gus Mahler,
Symphonie no 1, troisième mouvement.



Au commencement, la terre était tohu et bohu,
tohu-bohu.
L’esprit du Ptérodactylus planait sur les ténèbres,
sur la soupe primitive
et les eaux de  l’inconscience.
Le Ptérodactylus créa l’homme à son image,
et lui prêta l’usage de la parole…
L’Homme se mit à parler, à projeter des blocs de sons,
à s’adresser au ciel.
Grande énigme que l’air de ses deux poumons
traversant une bouche, la sienne.

Entre jours et nuits, une poussière d’étoiles avait composé
la pierre, le bois, la délicate cire,
le papyrus, les peaux animales.
Tant de supports-surfaces.
Et la main de l’homme traça enfin les lettres de l’alphabet.
Sidérante naissance de l’Homo scribens.

Nous, Ubiquistes du millénaire,
ubiquistes sans cloison,
nous aimons la première lettre A.
Ah! plaisirs, jouissances et douleurs partout,
l’admiration…, le chagrin…, l’impatience…, la surprise…,
ah! perplexité,
Ha! ha! mise en garde. Achtung!
A, l’écho des affects qui font tourner le sang.
L’ABC-daire résumerait la grande aventure de l’homme
avec tous ses accidents de parcours.

Im Anfang war die Tat.
Au commencement était l’action.
Finie la grisaille des théories, le papier,
la bibliothèque, les grognement d’un chien,
Faust découvre l’action mais il doit faire un pacte
avec un Méphisto fêlé.

Au commencement fut la langue du IIIe Reich,
celle qui a déformé, perverti les mots, euphémisé,
celle qui a « pris soin » (betreuen) des nuisibles et indésirables
en les accompagnant jusqu’à leur destruction…
Puis un jour, des décombres,
malgré tous les coincements de tous les murs,
surgit un Joseph Beuys.
aouou! le compagnon coyote
et qui? une Nina Hagen punkette.

Au commencement il n’y a rien du Tout à venir.
Il y a la nuit des temps, le sexe,
une guerre mondiale, l’action déjà là.
Une folie historique précède chaque naissance
et le fœtus entend.

Au commencement il y a des points de départ,
un littoral, la rumeur des rêves,
les chances d’une aventure dans un monde indéterminé,
le suspens océanique.
Puis l’embouchure d’un fleuve,
Amerika, Amerika!

À la fin demeurera le catalogue de toutes les mémoires,
suppliques passées,
axes d’actions à venir, prévisibles.
La terre ne sera pas moins tohu et bohu,
tohu-bohu,
soupe autrement primitive.

Dans un univers où la poussière d’étoiles n’aurait composé
aucun être de conscience,
la philosophie ne s’enseignerait pas : 
il faut un soleil spécial,
des hommes et des femmes,
une blessure de sang, une lésion d’humanité
pour que le philosophe interroge
tout ce qui arrive, alles was der Fall ist.
Ah!.. mais on n’interroge qu’avec le langage, mes amis :
arêtes, cendres de livres
enfoncées dans l’œsophage.

Mesdames et Messieurs,
meine Damen und Herren,
entrez dans le labyrinthe du Goethe-Institut.
C’est le clapotis,
l’étrange clameur des Ubiquistes;
l’ubiquité est une vertu supérieure de tourisme.
À chacun le clou de sa soirée, 
la création de ses quelques lueurs aux fenêtres…
ce seront les clusters de Berlin
ou de Montréal sur la Main.

Nouvelles images, nouvelles énigmes ou variables,
une petite avancée parmi les corps,
des corps
sans papiers d’identité,
le parc des fictions.



*Robert M. Hébert est un chercheur, écrivain et philosophe expérimental. Il a publié dernièrement Usages d’un monde, Éditions Trahir, 2012 — disponible gratuitement en ligne sur www.revuetrahir.net. Ainsi que des textes dans les revues Cahiers de l’idiotie, Trahir, Contre-Jour, Philo et Cie et La Compagnie à numéro

LANCEMENT DU LIVRE : Ceci n'est pas une idée politique




Venez nombreuses et nombreux au lancement montréalais de l'ouvrage 
« Ceci n'est pas une idée politique » 
sous la dir. de D. Giroux et D. Karmis (PUL 2013)


En présence des auteurEs, notamment :

Charles Blattberg, Francis Dupuis-Déri, Dalie Giroux, Sylvie Goupil, 

Dimitrios Karmis, Diane Lamoureux, Ricardo Penafiel...


Quand : Le vendredi 22 novembre 2013
Où : Quai des brumes, 4481 rue Saint-Denis
De 16 h à 18 h

Débat libre

Lancement de programmation : 5 à 7 de la rentrée


L'ONOUPS vous convie à un 5 à 7 de la rentrée à l'occasion duquel sera dévoilée et discutée la programmation de cette année.


JEUDI 26 SEPTEMBRE 
de 17h à 19h
BAR L'AVANT-GARDE 
(135 1/2 rue Besserer, Ottawa)


Au plaisir de vous y voir en grand nombre...

Ciné-débat: Le peuple de la rivière Kattawapiskak


L'ONOUPS PRÉSENTE:

LE PEUPLE DE LA RIVIÈRE KATTAWAPISKAK
Un film d'Alanis Obomsawin
ONF 2012, 50 min. 14 sec.


La présentation du documentaire sera suivie d'une discussion libre.

VENDREDI LE 8 FÉVRIER
DMS-10143
13H


Regards sur les dérives urbaines à Ottawa-Gatineau




Inauguration
des sites de dérives urbaines et relevés psychogéographiques à
Ottawa et Gatineau

L'Onoups vous invite à une séance de discussion et de partage à l'occasion de la publication collective d'une série de sites web conçus par un groupe d'étudiantes et d'étudiants du cours postmarxisme et théories critiques.

Animation: Jean-Pierre Couture
Commentaire: Dalie Giroux

Quand:
Lundi, 17 décembre de 14h30 à 16h30

Où: 
Université d'Ottawa
Pavillon FSS
4e étage, salle 4006


La dérive consiste à parcourir et réciter un itinéraire effectué dans la ville. Elle prend en compte comme élément central la subjectivité de la situation d’enquête, et plus encore celle des références des observateurs. La mise en œuvre de la méthode permet de découvrir une dimension métaphorique des espaces étudiés et de leur donner une valeur poétique. La dérive invite ainsi à approcher les objets géographiques dans leur pluridimensionnalité : distances objectives et subjectives, évocations et charges symboliques variables des lieux, etc.





Jean-Pierre Couture et Jean-Marc Piotte répondent au CIRCEM


Cette réponse n'engage que les signataires.

Notre ouvrage a suscité une diatribe de la part du CIRCEM. Nous espérons que celle-ci n’empêchera pas un travail rigoureux de réception et de discussion intellectuelle.

Le CIRCEM nous accuse d’associer malhonnêtement les auteurs, dont nous avons étudié les écrits, à une étiquette qui serait «infamante». Il n’en est rien. Le nationalisme conservateur que nous identifions est défini en cinq traits (le passéisme, la critique conservatrice de la modernité, le rejet ou l’oubli des sciences sociales, l’épistémologie idéaliste et l’euphémisation du vocabulaire conservateur) et chaque auteur y est inscrit, sans que nous gommions leurs différences. Ajoutons que sur le strict plan de l’histoire de la pensée politique, l’importance de la pensée conservatrice au Québec est la norme et non l’exception. La «banalité» du credo conservateur et de l’étiquette qui colle à ses promoteurs anciens ou nouveaux n’a rien d’une infamie ou d’une tare. Si toutefois les auteurs trouvent que cette mouvance est hautement condamnable et qu’ils s’en dissocient, nous serions très heureux de lire leur propre critique du conservatisme. Nous nous rejoindrions peut-être sur des points communs et le débat nous aura tous fait avancer.

Nous n’avons jamais diabolisé cette mouvance, car nous ne pensons pas qu’elle doive l’être. Elle peut être étudiée et critiquée et nous avons cherché à démontrer comment se diffuse le discours nationaliste conservateur, en nommant le réseau et les acteurs intellectuels qui en sont les porteurs.

Nous n’avons jamais critiqué les personnes elles-mêmes que nous respectons, mais uniquement les idées qu’elles soutiennent. Nous souhaitons qu’il en soit de même pour nous. Nous désirons ardemment défendre chaque page de l’ouvrage à la lumière de la discussion publique. Nos positions ne sont pas au-dessus de la mêlée ou sans appel, nous sommes dans l’arène visière levée. Nous nous prêtons à un examen public et intellectuel de notre propos et nous n’allons refuser aucune occasion pour ce faire.

Nous invitons donc Joseph Yvon Thériault, Jacques Beauchemin, Éric Bédard, Marc Chevrier, Gilles Labelle et Stéphane Kelly à défendre leurs idées eux-mêmes et nous espérons vivement qu’ils le feront.

Amis, collègues, lecteurs sympathiques ou sceptiques, nous ne savons que trop bien que le milieu universitaire et médiatique québécois, sans doute tricoté trop serré, est très frileux face aux débats, contrairement à ce que cultivent les Français, les Britanniques ou les Allemands. Pour notre part, nous croyons que des débats intellectuels vigoureux peuvent être menés pour notre plus grand bien et notre développement culturel, ici au Québec, tout en respectant les personnes, leur dignité et leur liberté.

Jean-Pierre Couture et Jean-Marc Piotte
Québec Amérique, 2012